Centre de vacances : des <b>aides</b> bientôt basées sur les revenus

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Publié le mardi 12 avril 2016 à 03H00

C’est une année de transition. Ayant reçu moins d’argent, les associations ont augmenté leurs tarifs. Parallèlement, des discussions sont en cours avec la mairie. Le mode d’attribution des subventions va changer. Explications.

École Fernande-Leriche (Anse-Vata), lundi matin. Atelier manuel pour les enfants inscrits à Pasport. Avec le nouveau système de subvention, les classes moyennes pourraient bénéficier d’aides financières pour les centres de vacances.

École Fernande-Leriche (Anse-Vata), lundi matin. Atelier manuel pour les enfants inscrits à Pasport. Avec le nouveau système de subvention, les classes moyennes pourraient bénéficier d’aides financières pour les centres de vacances.

Photo Thierry Perron

Les centres de vacances et de loisirs n’échappent pas à la tendance. Les temps sont durs. « Notre budget a été réduit de 2,2 millions de francs l’an dernier sans en avoir été avertis », s’exclame Catherine Bonnet, directrice de Pasport. « On ne nous a pas payé les mercredis et les vacances scolaires d’octobre, soit deux millions », ajoute Stéphane Denis, coordinateur des actions d’ESL. Même son de cloche du côté de la FOL. Selon Pascal Hébert, secrétaire général : « La mairie a refusé de payer les mercredis loisirs, un manque à gagner d’ 1,8 million de francs ».

Pour compenser, la plupart des structures ont augmenté leurs prix à la rentrée. Pasport le note sur son site Internet. « Une hausse en majorité liée à la baisse des ressources allouées par les institutions, (...) et afin de ne pas amputer la qualité des prestations. » Une nouvelle préoccupation s’ajoute à la situation déjà tendue : le changement annoncé des modalités d’attribution de la subvention.

Un nouveau mode de financement

Aujourd’hui, les aides sont octroyées en fonction du nombre d’inscriptions jour/enfant. Ce ne sera bientôt plus le cas. Le 22 mars, le conseil municipal a adopté une convention qui prévoit le versement de 22,5 millions de francs aux associations pour les six premiers mois de l’année (lire ci-contre). Un laps de temps dédié aux négociations qui se tiennent depuis le début de l’année entre la mairie et les centres, avec la mise en place d’un comité de pilotage. Le nouveau système se veut plus équitable. « On est d’accord sur le principe du quotient familial, qui est plus approprié que l’enveloppe globale », commente Christian Canel, secrétaire général de l’Acaf.

Une enveloppe plafonnée

Ce qui va être pris en compte ? Le revenu des familles. Le plus important reste cependant à déterminer : le seuil. Le point d’achoppement ? L’enveloppe est plafonnée à 45 millions de francs. Pas de rallonge possible. « On va dire quoi ? s’interroge Christian Canel. Ah ben non, on a fini l’enveloppe, on ne peut pas vous prendre ? » « Il ne faut pas que les premiers arrivés soient les premiers servis », poursuit Pascal Hébert, secrétaire général de la FOL. L’inquiétude des professionnels réside dans les modalités d’application : « Je ne sais pas comment ça va se mettre en place. On est dans le flou et c’est compliqué. Pour les associations, et surtout pour les parents. On ne sait pas où, quand, ni comment », peste Stéphane Denis, coordinateur des actions d’ESL. Une des hypothèses étudiées, selon Pascal Hébert, que « la mairie génère des bons et distribue en fonction des ressources ». Que deviendraient alors les bons vacances délivrés par le CCAS (Centre communal d’action sociale) ?

Les structures qui accueillent un public plus favorisé pourraient voir leurs subventions diminuer. Une hausse des prix est donc à nouveau envisageable. « On ne sait pas encore quelles personnes seront concernées. Les prix pourraient à nouveau augmenter l’année prochaine », annonce Catherine Bonnet.

Les discussions sont toujours en cours. « Les relations sont bonnes avec la mairie, précise Christian Canel. C’est juste qu’on n’est pas sur la même longueur d’onde. » Prochaine réunion le 21 avril.

45

millions de francs.

C’est le montant du budget alloué par la mairie de Nouméa aux centres de vacances et de loisirs pour l’année 2016. Il doit rester le même jusqu’en 2018.

Combien touchent les associations ?

Pour 2016, en attendant le changement des règles d’attribution des subventions par la mairie, la Ville a décidé de verser d’abord la moitié de la somme, soit 22,5 millions de francs pour les six premiers mois.

- Acaf, Association calédonienne pour l’animation et la formation : 4,2 millions.

- Pasport, association périscolaire et d’animation autour du sport : 4,2 millions.

- ESL, association école de sports et de loisirs : 3,7 millions.

- FOL, Fédération des œuvres laïques : 3,5 millions.

- Association Les Villages de Magenta : 3,5 millions.

- SEA, association sports éveil attitude : 1,1 million.

- Association Port Moselle Loisirs : 645 000 F.

- Association des scouts et guides de Nouvelle-Calédonie : 639 000 F.

Les associations La Tribu des vacanciers, les Scouts laïcs de Nouvelle-Calédonie, Ensemble pour la jeunesse (EPLJ), l’association socio-éducative de Robinson Mont-Dore et Jeunesse en couleur, touchent entre 60 000 F et 364 000 F.


Les écoles moins mises à disposition

« Le vrai problème, c’est la réduction de l’accès aux écoles », estime Pascal Hébert, secrétaire général de la FOL. Aux côtés de l’Acaf et des Villages de Magenta, la structure assure la formation des animateurs et directeurs de centres. « Ce n’est pas cohérent. Et c’est compliqué à comprendre, d’autant que ça ne coûte rien à la mairie. On nous l’a appris il y a un mois. » Conséquence : la FOL ne sait pas comment elle va organiser les formations prévues aux prochaines vacances. « Là, pour avril, on a bricolé un truc dans nos locaux. » Les associations ont l’intention d’écrire un courrier collectif à la mairie. Autre perturbation : les écoles sont mises à disposition cinq semaines sur huit pendant les grandes vacances, dénonce Catherine Bonnet, directrice de Pasport. « Ce n’est pas une question de travaux à réaliser dans les établissements, mais de décision de l’exécutif. » À charge aux centres de trouver d’autres lieux d’accueil. Souvent moyennant finances.


Anne-Claire Pophillat

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